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Violences sexuelles : l'Académie suédoise du Nobel de littérature remercie sa secrétaire perpétuelle

L'Académie suédoise, qui décerne chaque année le Nobel de littérature, se trouve fragilisée par un scandale d'agression sexuelle.

La vague #metoo s'étend... jusque dans les couloirs de l'académie suédoise. L'institution, qui décerne le Nobel de littérature, est en crise depuis que plusieurs femmes ont affirmé être victimes d'agressions sexuelles par une personnalité proche de l'académie. Dernière conséquence du scandale : l'éviction de celle qui présidait depuis 2015 l'institution, sa secrétaire perpétuelle Sara Darius
"C'est la volonté de l'Académie que je quitte mon poste de secrétaire perpétuelle", a-t-elle annoncé jeudi à la fin d'une réunion des académiciens.
"J'ai aussi décidé de laisser mon fauteuil, le numéro 7."
"Cette décision prend effet immédiatement", a-t-elle ajouté, reconnaissant qu'elle aurait "volontiers continué".
L'ex-critique littéraire - et seule femme à avoir occupé ce poste - faisait face depuis plusieurs semaines à des divisions internes suite à des accusations de harcèlement sexuel visant un intellectuel... marié à une académicienne, également démissionnaire.

18 témoignages 

Le mouvement #metoo avait permis de révéler les relations étroites entre l'académie et une "personnalité du monde de la culture" accusée de viols et d'agressions sexuelles par des académiciennes, mais aussi par leurs filles. En novembre dernier, le quotidien suédois "Dagens Nyheter" avait ainsi publié les témoignages de 18 femmes affirmant avoir subi des violences ou des faits de harcèlement sexuel de la part d'un homme d'origine française, très influent dans le monde des lettres. Un certain Jean-Claude Arnault, précise "l'Express" .
"Pour mesurer son influence, il suffit de savoir qu'il était considéré par certains comme le 19e membre de l'académie Nobel, qui en compte 18", raconte à l'hebdo, Matilda Gustavsson, journaliste qui a révélé le scandale.
Fait encore plus embarrassant pour l'institution, Jean-Claude Arnault est donc également marié à une académicienne, la poétesse Katarina Frostenson, qui a dans la foulée annoncé son départ de l'académie. La société suédoise a, depuis novembre, rompu tout lien avec Jean-Claude Arnault et coupé ses subventions au lieu d'expositions et de performances qu'il dirige à Stockholm, très couru des élites culturelles. 
L'Académie a, par ailleurs, ouvert une enquête interne et s'est attaché les services d'un cabinet d'avocats. Leurs conclusions ne sont pas connues, les académiciens étant tenus à un strict devoir de réserve. De son côté, l'homme continue de nier les accusations. 

Une "situation grave et difficile"

Si près d'une vingtaine de plaintes ont été déposées, selon "l'Express", la majorité des faits, qui se sont déroulés de 1996 à l'automne 2017, sont couverts par la prescription. Les faits non encore classés n'ont pas été divulgués.
L'affaire a profondément divisé le sanctuaire de la littérature et de la poésie du pays scandinave, qui entoure toutes ses décisions du plus grand secret. Le directeur général de la Fondation Nobel, Lars Heikensten, s'est publiquement inquiété d'une "situation grave et difficile".
La secrétaire Sara Danius a elle-même reconnu que cette crise avait "déjà affecté le prix Nobel plutôt sérieusement. C'est un problème grave". Pour Lisa Irenius, cheffe des pages culturelles du quotidien "Svenska Dagbladet", avec les tensions actuelles, "il est aujourd'hui difficile d'avoir beaucoup d'espoir pour l'académie".

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