Dix fautes de français à ne plus faire !
«Au jour d'aujourd'hui», «prêt à» ou «près de»... À l'occasion de la Semaine de la langue française et de la francophonie, la rédaction a ressorti du placard ses livres de français et vous propose quelques astuces pour ne plus faire d'erreurs.
Passez maître en la matière! Alors que le monde célèbre la langue française, la rédaction vous propose quelques moyens mnémotechniques afin de ne plus faire de fautes à l'oral comme à l'écrit.
Quand faut-il écrire «quoi que» plutôt que «quoique»? «à l'intention de» au lieu de «à l'attention de»? Qu'en est-il de l'orthographe des adjectifs numéraux et des paronymes qui constellent notre dictionnaire? Le Figaro vous propose de redécouvrir ces exceptions déjà traitées dans notre rubrique à l'occasion de la Semaine de la langue française.
● Au jour d'aujourd'hui!
Aussi sûr que deux et deux font quatre, l'expression «au jour d'aujourd'hui» est à bannir. Non seulement la locution est un pléonasme et n'a donc aucune autre utilité que de répéter une même chose (ici en l'occurrence trois, «hui» signifiant en ancien français «en ce jour») mais elle est suffisante pour vous décrédibiliser aux yeux de votre interlocuteur, ainsi que nous le rappelle Quentin Périnel dans sa chronique du bureaulogue. Tâchons ainsi, à compter de ce jour, de ne plus faire la faute!
● Une majorité des Français mange ou Une majorité des Français mangent?
Lorsqu'il est question d'employer l'expression «une majorité de», celle-ci se retrouve généralement suivie du singulier. Il est courant d'entendre par exemple: «Une majorité d'élèves n'est pas venue en classe ce matin». Or, si l'on veut être correct, il faut accorder le verbe avec le collectif partitif. Ici: «les élèves». La phrase exacte est donc: «Une majorité des Français aiment aller à la piscine».
En revanche, lorsque le collectif est général (ou que le pronom est déterminé: le, la, les), le verbe doit s'écrire au singulier. Ainsi, il sera correct de dire: «La majorité des Français aime aller à la piscine» plutôt que «La majorité des Français aiment...». Ce, bien que le pluriel reste envisageable, mais peu élégant.
● Quoique ou quoi que?
Deux règles très simples vous éviteront la faute! Si «quoique» peut être remplacé par la conjonction de subordination «bien que» on écrira le mot tout attaché. Exemple: «Il n'est pas disponible quoiqu'il (bien qu'il) travaille dans son bureau.»
À l'inverse, si «quoi que» s'emploie dans le sens de «quelle que soit la chose que...», on l'écrira en deux mots. Exemple: «Quoi que je fasse...»
● Aller à vélo ou aller en vélo?
Souvenons-nous que la préposition «en» peut être une autre manière de dire «dans» ou «en dedans». Accolée à un moyen de transport, celle-ci fait donc référence à un véhicule et par extension au contenu «dans lequel» monte son voyageur.
Il faut donc écrire pour être correct: «aller en voiture», mais «à vélo». La préposition «à» renvoie ici à l'idée de «monter sur quelque chose». On dit de la même façon «aller à cheval», «à pied», «à moto» mais «en train», «en métro»...
● Un milliard quatre-vingts millions!
Le «s» accroché au chiffre vingt a du attirer votre regard. Et à juste titre! Car s'il est rare de le croiser au pluriel, son utilisation est pourtant bien correcte... et la seule qui demeure en réalité. Le professeur de français Julien Soulié nous explique pourquoi dans son livre Kit de Secours pour les nuls.
La règle de l'invariabilité vaut pour tous les numéraux cardinaux. Cent et vingt prennent la marque du pluriel lorsqu'ils ne sont jamais suivis d'un autre adjectif numéral. Exemple: «quatre-vingts» mais «quatre-vingt-dix», «cinq cents» mais «cinq cent cinquante».
Qu'en est-il de million, milliard ou millier? En apparence «adjectifs numéraux», ceux-ci sont en réalité des noms et ne répondent donc pas aux règles présentées ci-dessus. On fera par conséquent l'accord. Exemple: «dix milliers d'individus», «cent milliards» et «quatre-vingts millions».
● Suis-je près de ou prêt de?
L'adjectif «prêt» ne peut s'employer dans une phrase que lorsqu'il se retrouve suivi de la préposition «à». Il signifie «préparé pour, être disposé à» tandis que le mot «près» s'emploie pour parler d'une personne qui est sur le point de faire quelque chose ou pour indiquer la proximité spatiale.
Ainsi est-il juste de dire: «Il est prêt à tout» mais incorrect d'écrire: «Il n'est pas prêt de faire ça».
● C'est âpre!
«Cette soupe est étrange. Elle est âpre... euh âcre!» La paronymie entre les deux mots biaise souvent leur utilisation. Tâchons ainsi de nous souvenir de leur définition afin d'épicer comme il se doit nos discussions du quotidien.
Selon le CNRTL, le mot âcre désigne: «ce qui est irritant aux sens et principalement au goût et à l'odorat.» Le terme «âpre» quant à lui signifie: «Dont les inégalités produisent une impression peu agréable.»
● A l'intention de ou à l'attention de?
Attention à votre français! Si l'on excusera votre langue qui aura sûrement fourché à l'oral, il n'en restera pas moins que l'effet de prévenance à l'égard de votre interlocuteur sera bien gâché à l'écrit. Alors que faire pour se souvenir de la bonne orthographe de l'expression?
L'Académie propose deux moyens mnémotechniques. «À l'attention de» a pour objet d'attirer «l'attention» de son destinataire tandis que la locution «à l'intention de», littéralement «action de tendre», exprime l'idée de projection, d'un dessein qui puisse être bénéfique à son interlocuteur.
● Ils ont l'air gentil ou gentils?
Si «avoir l'air» peut se substituer aux verbes «sembler, paraître», nous apprend l'Académie française dans son excellente rubrique Dire/ Ne pas dire, alors on accordera l'adjectif, devenu attribut. Exemple: «Cette auberge a l'air abandonnée.»
Toutefois, si «avoir l'air» peut être remplacé par «se donner un air» ou «avoir une expression», l'adjectif reste épithète et doit s'accorder au terme «air». On écrira ainsi: «Ils ont l'air bête.»
● Tout autre chose ou toute autre chose?
Si «tout» peut-être supprimé sans changer le sens des termes auxquels il se rapporte, il s'agit donc d'un adverbe et doit s'écrire: «tout», sans «e». On note ainsi: «C'est une tout autre histoire».
À l'inverse, lorsque «tout» devient un adjectif indéfini et ne peut être supprimé de sa phrase, il s'accorde au terme auquel il se rapporte, dans le sens de: «n'importe lequel». Exemple: «Toute autre étudiante serait partie».
http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2017/03/21/37003-20170321ARTFIG00126-dix-fautes-de-francais-a-ne-plus-faire.php
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