Une retraite chapeau qui ne cesse de faire des remous. Après avoir publiquement «renoncé» à une confortable rémunération en 2013, l'ancien président du directoire de PSA Philippe Varin, qui a quitté la tête du groupe automobile début 2014, touchera finalement bien une retraite dorée, de près de 300.000 euros par an, soit un coût de 15 millions d'euros pour le groupe, révèle le site spécialisé dans la déontolgie financière Deontofi.
En théorie, Philippe Varin n'aurait jamais dû prétendre à aucune retraite chapeau. L'entreprise accorde en effet un régime de «retraite supplémentaire» uniquement aux dirigeants qui comptent un minimum de 5 années de présence au sein du groupe. Or Philippe Varin a pris ses fonctions en juin 2009 avant d'être remercié début 2014. Il lui manquait donc quelques mois d'activité pour pouvoir prétendre à toutes formes de retraite chapeau. Le constructeur automobile a signé avec son ancien dirigeant un contrat de travail temporaire, ce qui lui a permis d'atteindre le seuil de 5 années d'activité… Un contrat qualifié par le site spécialisé dans la déontologie financière de «très obscur puisqu'il n'en est pas question dans les documents officiels».
De son côté, PSA explique avoir demandé à l'ancien PDG d'assister la mise en œuvre des accords conclus avec l'État et la société chinoise Dongfeng en début d'année dernière. «Au moment où nous avons bouclé notre opération majeure avec Dongfeng, le groupe a demandé à Philippe Varin de rester dans le groupe et de suivre l'opération. Le groupe lui a ainsi assigné une mission temporaire de trois mois jusqu'à ce que l'opération soit bouclée», explique un porte-parole du groupe. Le partenariat stratégique validant l'entrée de la société chinoise et de l'État français au capital du constructeur automobile a ensuite abouti en mars 2014. Une opération qui a permis de redresser les comptes du constructeur automobile français ainsi que son cours de Bourse qui s'est envolé de plus de 80% depuis un an.
Philippe Varin a baissé le montant de sa retraite-chapeau
Une polémique qui revient sur le devant de la scène alors que Philippe Varin avait renoncé à sa retraite chapeau. L'affaire remonte à 2013. Alors qu'il est poussé vers la sortie, la CGT révèle que PSA avait provisionné plus de 20 millions d'euros au titre de la retraite chapeau de Philippe Varin. Les syndicats et l'opinion publique ne digèrent pas que le groupe supprime 8000 emplois après avoir réalisé 5 milliards de pertes en 2012, et, dans le même temps, verse une confortable retraite chapeau à un patron jugé responsable du déclin du groupe.
Le groupe explique toutefois que le dirigeant a toujours indiqué qu'il «renonçait aux conditions telles qu'elles avaient été définies à l'époque». Entre temps, le système des retraites-chapeau des dirigeants de PSA a évolué le 1er janvier 2014. Le groupe a en effet revu à la baisse le montant des retraites supplémentaires versés à ses anciens dirigeants. Les indemnités de Philippe Varin passe ainsi à 299.000 euros par an au lieu des 420.000 euros initialement prévu.
L'octroi de cette rémunération a été votée sans opposition des actionnaires lors de l'assemblée générale en avril 2014. La mesure est rendue publique en avril 2015 «dans le document de référence de Peugeot SA», ajoute le site. PSA explique lui que «les conditions de cette rémunération sont publiques, elles figurent dans le document de référence. Elles ont en outre été soumises au vote des actionnaires et ont été votées par l'Afep-Medef qui en a accepté les conditions».
En savoir plus : http://www.lefigaro.fr/societes/2015/05/06/20005-20150506ARTFIG00045-le-tour-de-passe-de-passe-de-l-ex-patron-de-psa-pour-s-offrir-une-retraite-chapeau.php
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