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Etudiants étrangers : la France est-elle toujours aussi attractive?


« France is back » proclame cette année Campus France dans l’édition 2018 de ses Chiffres clés. En cinq ans, le nombre d’étudiants étrangers en France aen effet  augmenté de 12,2%. Un mouvement qui semble s’accélérer depuis 2015, puisque la France enregistre une croissance de 4,6% sur un an, la plus forte hausse annuelle depuis 5 ans. Oui mais alors que la mobilité étudiante mondiale a progressé de 23% entre 2009 et 2014, la part de la France a progressé deux fois moins rapidement (+11,2%) dans le même temps et une bonne année 2015 ne suffit pas à renverser la tendance. Avant 2016, la France avait ainsi reculé dans le même temps d’une place et se situe au quatrième rang des pays d’accueil des étudiants en mobilité derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et maintenant l’Australie, trois pays anglophones.Sans que les chiffres aient vraiment changé pour autant…


En tout les effectifs étudiants dans le monde ont progressé de plus de 50% en dix ans : ils pourraient être 80 millions de plus en 2025. Aujourd’hui ils sont 4,6 millions (soit 2,2% du total) à partir étudier à l’étranger et ce nombre pourrait doubler en sept ans pour atteindre les 9 millions en 2025 selon l’Unesco.

Où seront les jeunes en 2025 ? Alors que l’ONU prévoit une stagnation du nombre des 18-30 ans d’ici à 2025 (-10% en Europe, -7% en Asie-Océanie, -2% en Amérique du Nord), leur nombre va progresser de 24% en Afrique subsaharienne.

Quelle place pour la France ?  À la rentrée 2016, 325 000 étudiants internationaux étaient inscrits dans l’enseignement supérieur français. 52,4% d’entre eux sont des femmes. Plus de 70 % d’entre eux suivent une formation dans les universités. La croissance du nombre d’étudiants étrangers en France se fait aujourd’hui essentiellement dans les grandes écoles (+ 27% en 5 ans) alors que les effectifs restent stables à l’université (+3%). Près de la moitié des étudiants en mobilité en France est originaire d’Afrique. Viennent ensuite les étudiants de l’Union européenne (19 %), d’Asie-Océanie (16 %), d’Amérique (9%) et du Moyen-Orient (4%).

Quand la Chine se refermera. Des vents contraires venus de Chine pourraient bien inverser la courbe de l’expansion linéaire du nombre d’étudiants internationaux. De 2012 à 2015 la progression du nombre de ses étudiants partant étudier à l’étranger n’a été que de 14,6% quand elle est de 40,7% de 2010 à 2015. Inversement le nombre d’étudiants indiens en mobilité a progressé de 33% de 2012 à 2015 pour seulement 21,7% de 2010 à 2015. La priorité est maintenant clairement donnée à l’accueil d’étudiants étrangers en Chine.
Dans ce contexte la France est déjà particulièrement touchée. Dans son dernier rapport sur la Chine, Campus France montre même que le nombre d’étudiants chinois en mobilité en France n’a progressé que de 3% sur la période 2010 à 2015. alors que le Royaume Uni a progressé de 55 %. Le nombre d’étudiants chinois inscrits dans des formations diplômantes recule de 1,2% sur cette période. Un recul très sensible à l’université (- 18%) quand, dans le même temps, les écoles de management voient leurs effectifs croître de 17,5%.

Europe terre d’accueil… concurrencée. Si les Etats-Unis sont toujours, de loin, le premier pays d’accueil des étudiants internationaux avec 46 % des étudiants en mobilité dans le monde – et 35% pour la seule Union européenne -, l’Europe est la première région d’accueil. Grâce à la création de 2000 formations en anglais, les Pays-Bas ont ainsi triplé le nombre d’étudiants étrangers en cinq ans. Mais de nouveaux acteurs émergent. La Russie, avec une progression de 50% en cinq ans, s’impose ainsi parmi les principaux pays d’accueil et talonne désormais l’Allemagne et la France. De même la Chine enregistre une progression de 75% en cinq ans. Plus spectaculaire est encore la progression de l’Arabie Saoudite qui, avec à son programme de bourses islamiques, est passée en cinq ans de la 30èmeau 13ème rang mondial.


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