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Ceux qui aiment prendront le train : cinq voyages pour se remettre sur les rails

Ceux qui aiment prendront le train : cinq voyages pour se remettre sur les rails

« La Matinale » vous invite au voyage. Cette semaine, on prend le temps et on admire le paysage à bord du Transsibérien entre Moscou et Vladivostok ou entre Saint-Moritz et Zermatt, en Suisse, en embarquant dans le train « rapide le plus lent du monde ».


Vivre de véritables montagnes russes à travers les vallées norvégiennes, voyager dans le temps le long du Douro, au Portugal, ou tester son vertige entre Chihuahua et Los Mochis, au Mexique, voici cinq expéditions pas comme les autres.

De Moscou à Vladivostok, le mythique Transsibérien


Peu de trains sont aussi légendaires que le Transsibérien. La ligne, ouverte en 1916, est toujours en activité et reste le plus long trajet ferroviaire continu du monde, avec plus de 9 200 kilomètres entre Moscou et Vladivostok. Suivre cette voie sans interruption équivaut à passer sept jours entiers sur les rails et à changer sept fois de fuseau horaire. Sur le chemin, on a l’embarras du choix… pour rêver. Car s’il passe par plus de 200 villes, le train ne permet pas de les visiter toutes, à moins d’en descendre et de ne plus pouvoir rejoindre sa destination finale.
Le voyagiste spécialisé Trains des Tsars propose une formule accompagnée de dix-sept jours, avec un départ en août pour Pékin. Au programme, Kazan, Iekaterinbourg et Irkoutsk, avant de changer pour le Transmongolien, qui rejoint Pékin en passant par Oulan-Bator. En septembre, sans changement cette fois, après la traversée automnale d’Irkoutsk, la capitale de la Sibérie orientale, on peut pousser jusqu’à la forteresse de Vladivostok qui domine son port. Soit seize jours entre Europe et Asie, pour un dépaysement garanti.

En Suisse, entre les glaciers


Le Glacier Express, entre Saint-Moritz et Zermatt (ou inversement), est sans doute le plus célèbre des trains suisses. Depuis chaque siège, grâce aux grandes baies vitrées investissant même une partie du plafond, les voyageurs peuvent profiter d’une vue panoramique sur les Alpes et les immenses forêts helvètes. Départ Saint-Moritz : perchée à 1 822 m d’altitude, dans la vallée de l’Engadine, la station est divisée en un vieux village, Saint-Moritz-Dor, et Saint-Moritz-Bad, où sont installés les sources thermales et tous les hôtels plus récents. Une fois dans le train, c’est parti pour 291 km en… huit heures, ce qui en fait, comme dit la brochure, « le train rapide le plus lent du monde ».
Mais impossible de s’ennuyer. Les paysages, enneigés ou pas, sont admirables de bout en bout, notamment ceux des gorges du Rhin, puis le passage dans la vallée de Conches. Le train gravit le col de l’Oberalp, point culminant du périple (2 044 mètres), en passant par le viaduc de Landwasser, jusqu’au terminus, Zermatt. Tout le monde descend… à 1 600 mètres d’altitude, où il est fortement recommandé de fêter son arrivée avec une barre de Toblerone, dont la forme en triangle rend hommage aux montagnes suisses.

Au Mexique, dans les canyons du cuivre


Les belles rames bicolores du Chihuahua al Pacifico ne cachent pas un train pour minichiens, mais bien une des plus belles voies ferrées d’Amérique centrale. « El Chepe », pour les intimes, relie Chihuahua, dans le nord du pays, à Los Mochis, sur la côte Pacifique, après 673 kilomètres de virages plus ou moins serrés, près de 40 ponts et 86 tunnels. Un train mythique, dont la construction a pris… quatre-vingt-dix ans ! La ligne est principalement consacrée au fret, mais les locaux et les touristes continuent d’en profiter. A raison.
A son bord, pendant presque dix-huit heures, on passe de 2 438 mètres d’altitude au niveau de la mer, et on admire les montagnes de la Sierra Madre occidentale, appelée dans cette partie Sierra Tarahumara, du nom du peuple indien qui y vit. Un peuple qui a volontairement tourné le dos à la civilisation occidentale et trouve dans la Sierra Madre un refuge idéal pour la préservation de ses traditions, vivant d’élevage et d’agriculture dans des grottes ou des cabanes de bois. Le train longe ensuite les Barrancas del Cobre – les « canyons du cuivre », découverts par des missionnaires jésuites au XVIIe siècle –, un ensemble gigantesque de six gorges parmi les plus imposantes au monde. « El Chepe » les enjambe, descend au fond pour joueravec le fleuve et remonte pour le dominer. Vertigineux.

En Norvège, de fjord en fjord


A bord du Flamsbana, le voyage, fait de zigzags à travers les vallées norvégiennes, peut s’apparenter à de véritables montagnes russes. Ce joli train aux wagons vert sapin, utilisé toute l’année par les habitants des fjords, monte de la petite gare de Flam, au bord de l’Aurlandsfjord, jusqu’à Myrdal, à 865 mètres.
Il a gardé un intérieur d’époque, tout en bois, comme dans les années 1920… mais avec écran plat sur chaque siège pour suivre le parcours et découvrir l’histoire de cette ligne de chemin de fer. C’est parti pour quarante minutes à lente allure, parfois en pente (très) raide, avec des vues spectaculaires sur le plus long et le plus profond des fjords, le Sognefjord, les ravins, les cascades et surtout l’incroyable chute d’eau Kjosfossen. Une impression de bout du monde.

Au Portugal, le long du Douro


Rouler à 30 km/h dans une locomotive à vapeur construite en 1925… La Linha do Douro, qui longe le fleuve portugais et cette région classée au patrimoine de l’Unesco, est un voyage dans le temps. On embarque à la gare de Régua et, dès le départ, on admire par la fenêtre les vignes en terrasse, à perte de vue. A douce allure, toujours tout près des rives, on arrive à la gare de Pinhão, l’une des plus belles du pays, avec ses façades décorées de panneaux d’azulejos représentant les travaux de la vigne et les paysages de la région.
La balade sur rails se poursuit, franchissant d’énormes cols qui compriment le lit du fleuve et des pics escarpés ; de tunnels en ponts, on imagine les travaux colossaux nécessaires à l’époque pour créer cette ligne de chemin de fer. La gare de Tua boucle le parcours. Trois heures et demie d’un joli périple, pendant lequel vous pourrez bien sûr aussi déguster un verre de porto, en écoutant du fado.

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