Accéder au contenu principal

Comment se valoriser en entretien d'embauche?

Parler de soi et de ses réussites professionnelles n'est pas toujours facile. Pourtant, c'est un ingrédient essentiel pour convaincre un recruteur. Voici quelques conseils simples pour chanter ses propres louanges.

Mais qu'est-ce qui coince chez les salariés français? Selon les résultats d'une étude publiée mardi 31 mai, par le réseau professionnel LinkedIn, ces derniers ont toutes les peines du monde à faire part de leurs succès face à un recruteur. 54% des salariés français jugent ainsi que parler de leurs réussites professionnelles s'apparente à un manque de modestie ! "Je ne suis absolument pas surprise, commente Evelyne Platnic-Cohen, fondatrice de Booster Academy. Il y a une réticence culturelle vis-à-vis de l'ambition et le fait de l'assumer."  

"La plupart du temps, un candidat n'en fait pas assez "

Pour cette spécialiste du coaching commercial, qui prépare un ouvrage sur cette question, les salariés français ont du mal à se raconter professionnellement. "Beaucoup de gens ne savent pas mettre de mots sur leurs succès, un peu comme s'ils n'osaient pas bomber le torse, mais préféraient avancer courbés."  
Convaincue que cette faiblesse est culturelle - les Anglo-Saxons sont ainsi beaucoup plus à l'aise avec cet exercice - Evelyne Platnic CoheDn milite pour que cette compétence soit enseignée à l'école. "L'éducation est le premier levier sur lequel agir, poursuit-elle. Il faut donner très tôt aux étudiants les clés pour réussir leur communication interpersonnelle." 

Des techniques simples

Pour ceux qui sont englués dans des doutes et des freins psychologiques, qui les empêchent de bien "se vendre", la spécialiste conseille plusieurs techniques simples. 
"Il faut tout d'abord se faire conseiller et aider, prévient-elle, prêchant un peu pour sa paroisse. Discuter de votre parcours va vous aider à construire votre storytelling personnel et devrait aussi vous (re)donner de la fierté." 
La spécialiste se souvient ainsi d'avoir reçu un jeune garçon brillant au CV impressionnant : doctorat de physique et MBA en école de commerce. Malgré ce parcours, il était incapable de parler de lui. "Se raconter, c'est vraiment ça la clé, poursuit Evelyne Platnic Cohen. Il faut à chaque fois construire une histoire de sa vie, adapter un point de vue, un choix de narration. Je ne vous dis pas de mentir, mais de construire quelque chose qui ait du sens et qui donne envie. Et n'ayez pas peur d'en faire trop, car 99 fois sur 100, c'est le contraire qui se passe : le candidat n'en fait et n'en dit pas assez !"  

Se préparer à endosser un rôle

Afin d'arriver à élaborer ce discours positif, Evelyne Platnic Cohen conseille de s'entraîner très régulièrement. "Il faut se mettre en situation sans arrêt, se poser des questions, réfléchir aux réponses, reformuler sans cesse pour trouver les termes les plus justes.  
"Je conseille aussi d'écrire afin que ce soit plus fluide et que ça devienne naturel dans votre bouche." Aux yeux de cette grande habituée, les candidats arrivent sous-préparés en entretien. "C'est une grande erreur, car une fois votre CV validé, un recruteur ne va pas vous juger sur vos compétences, mais sur son ressenti, sur ce que vous dégagez sur votre comportement et votre aisance", promet-elle, convaincue qu'en abordant l'exercice comme un rôle, le candidat peut se libérer de ses démons.  
Pour certains grands timides, ces conseils peuvent sembler insurmontables. Evelyne Platnic Cohen assure que le travail préparatoire constitue un excellent moyen de canaliser le stress. "Une fois que le candidat a tout envisagé, qu'il s'est entraîné et préparé sur tous les plans, il peut monter sur le ring et, même prendre une forme de plaisir à cette joute." 3,2,1... Partez !  

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

" C'est moi qui est ": ne faites plus la faute !

«C'est moi qui est» : ne faites plus la faute ! Par   Alice Develey     Publié  le 12/09/2017 à 06:00 18  commentaires  Partager sur Facebook (nouvelle fenêtre) Partager sur Twitter (nouvelle fenêtre) Partager sur Google + (nouvelle fenêtre) Partager sur Linkedin (nouvelle fenêtre) Partager sur Viadeo (nouvelle fenêtre) Envoyer par mail Imprimer cet article (ouvre la fenêtre d'impression) ORTHOGRAPHE - « C'est moi qui est » ou « c'est moi qui suis » ? Les locutions font florès dans nos phrases au quotidien. L'une des deux est pourtant incorrecte. Laquelle ?  Le Figaro  revient sur leur bon usage. «C'est moi qui fait la vaisselle aujourd'hui» ou «c'est moi qui fais la vaisselle aujourd'hui»? L'erreur est subtile à l'écrit et bien fâcheuse à l'oral. Écoutez plutôt: «c'est moi qui a raison», «c'est moi qui ai raison». Si les deux phrases s'emploient couramment, l'une des deux demeure pourtant fauss...

LA CONSTITUTION FRANCAISE DU 4 OCTOBRE 1958

La Constitution française du 4 octobre 1958 est l'actuelle  constitution  de la  France  et régit ainsi la  V e République française . Norme juridique suprême du pays, c'est l'une des plus stables qu'il ait connue. En pleine  guerre d'Algérie , elle a été rédigée dans l'objectif affiché de mettre un terme à l'instabilité gouvernementale et au risque de coup d'État militaire ; elle est marquée par le retour d'un  exécutif  fort. Deux hommes y ont notamment imprimé leurs idées :  Michel Debré , inspiré du  modèle britannique  et de son  Premier ministre  fort, et le  Général de Gaulle , entendant ériger le  président de la République  en garant des institutions conformément aux principes énoncés dans ses  discours de Bayeux , le 16 juin 1946, et  d'Épinal , le 29 septembre 1946. Elle instaure un système politique à géométrie variable selon que l'on soit en période de concorda...

«C'est de cela dont il s'agit» : ne faites plus la faute !

ORTHOGRAPHE  - « C'est de cela dont il s'agit » ou « C'est de cela qu'il s'agit » ? Le pronom relatif fait florès au quotidien. Mais est-il vraiment toujours correct de l'employer ?  Le Figaro  revient sur son bon usage. Voilà un «don» dont on pourrait bien se passer. «C'est de ça dont il est question», «C'est une problématique dont il ne faut sous-estimer son importance», «Car c'est bien de cela dont parle» écrivait encore le 29 mars dernier  Mediapart . Le pronom relatif est partout. À l'oral comme à l'écrit, ce dont provoque pourtant nombre d'erreurs. Que faire pour les éviter? Souvenons-nous tout d'abord de son étymologie. Du latin populaire  unde  «d'où», le terme «dont» est né à la fin du IXe siècle et sous-entendait dès sa création l'existence de la préposition «de». En réalité nous précisent le Petit Robert et le  CNRTL , «dont» est l'équivalent de «de qui, duquel, de laquelle, desquels, desquelles». T...