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Alvar Aalto s'expose à la Cité de l'Architecture à Paris

 Le musée accueille une monographie de l'architecte finlandais (1898-1976), figure tutélaire du design venu du Nord.

Qui va un jour à Helsinki appréhende de suite l'œuvre d'Alvar Aalto, héros et héraut national de l'esthétique finlandaise, point d'orgue d'une architecture organique et fluide, en corps-à-corps avec Dame nature.
Parmi les édifices signés Aalto les plus célébrés : l’imposant Finlandiatalo Hall (1962-75), avec sa façade immaculée tout en marbre créé  dans les années 1970 où réside l’orchestre philarmonique ; le restaurant Savoy, pour qui il a conçu mobilier et luminaires ; ou encore l’Academic Bookstore, cette immense librairie de marbre ondulatoire chez Stockmann, le grand magasin luxueux du quartier d’Esplanadi.
Mais pour s’offrir l’essence du créateur, il faut se rendre chez le célèbre éditeur Artek (Eteläesplanadi 18), dans le centre-ville, marque que fonda l'architecte designer en 1935, avec l'historien d'art Nils Gustav Hahl et la collectionneuse et mécène Maire Gullichsen. Aujourd'hui, Artek édite toujours ses fameux tabourets E 60.
"Chez nous, le design est à la fois visible et intangible", souligne Wille Kokkonen, l'héritier spirituel et actuel directeur de la création. "Il ne s’agit pas seulement de parler de mobilier ou d’objets mais de considérer cette discipline comme le moyen global d’améliorer la vie des gens."

                                                           La Villa Mairea (@Amin Linke)
Et pour ouvrir cette voie, il y eut Alvar Aalto. Pour la première fois depuis trente ans en France, les travaux du célèbre architecte et designer finlandais font l'objet d'une monographie à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine à Paris, du 9 mars au 1er juillet.
L'occasion de (re)découvrir, au travers d'une centaine de croquis, dessins, photos, maquettes, plans et pièces de mobilier (issues de la collection du Vitra Museum), les travaux majeurs de ce représentant d'un modernisme à visage humain. Ainsi que ses liens étroits avec des artistes de l'époque comme Alexander Calder ou Fernand Léger (dont cette gouache dédicacée à Aino Aalto, sa femme).
Alors que l'analogie entre les formes libres créées par Aalto et les contours des paysages de son pays natal a été maintes fois soulignée, l'expo propose de poser un regard nouveau sur cette inspiration organique au travers de ses œuvres disséminées en Finlande, mais aussi en Allemagne ou aux Etats-Unis  : des églises et des théâtres tout en acoustique, espaces, courbes et lumières, des sièges sociaux, des usines, des dortoirs d'étudiants (celui de Cambridge), des cinémas, des centres culturels, des immeubles de logements et des maisons, dont une villa en France d'ailleurs, la seule, la Maison Louis Carré (1956-1962) à Bazouches-sur-Guyonne au nord de la forêt de Rambouillet.
Parmi les réalisations emblématiques, le sanatorium de Paimio (1933), la bibliothèque de Viipuri (aujourd'hui Vyborg en Russie, 1935) ou encore la Villa Mairea (1939), odes à l'architecture et au design humanisant.
Par cette vision, Aalto se démarque de ses contemporains comme Le Corbusier ou Marcel Breuer, dont le rationalisme renvoie à l'utilisation de matériaux industriels comme l'acier ou le béton, mais que Aalto considère beaucoup trop froids.
Privilégiant le contreplaqué et le bois, son vocabulaire créatif aux formes plus douces et chaleureuses reçoit un écho positif dans le monde entier et garde encore aujourd'hui ses fans. Nombre de ses édifices sont des œuvres totales pour lesquelles l'architecte a conçu les murs mais aussi le mobilier, les textiles, les luminaires.
Parmi les modèles exposés les plus iconiques, le fauteuil Paimio n°41 (1932), la table roulante n°900 (1937), le fauteuil Tank 400 (1936), le fauteuil 31 (1932) en bouleau lamellé-collé revêtement en cuir de veau, sans oublier le célèbre vase en verre soufflé Savoy dont l'un des premiers modèles a été offert par Artek à Le Corbusier en 1937.
Exposition "Alvar Aalto, Architecte et Designer" : du 9 mars au 1er juillet, à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine, Palais de Chaillot, 1 place du Trocadéro, 75016 Paris. Rens. sur citedelarchitecture.fr


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