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Voici à quoi ressemblera le nouveau bac 📚





La rĂ©forme du bac entrera en vigueur en 2021 mais les changements vont dĂ©buter dès la rentrĂ©e prochaine, en classe de seconde. L’idĂ©e est de simplifier l’examen en s’inspirant en partie du «colloquio» italien.
Le professeur d’universitĂ© et ancien directeur de Sciences-Po Lille Pierre Mathiot remet mercredi 24 janvier son rapport sur le bac Ă  Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, après plusieurs centaines d’auditions...Et un voyage en Italie pour Ă©tudier le fonctionnement du «colloquio» italien, un examen oral pluridisciplinaire.

Le nouveau bac entrera en vigueur en 2021

Ce rapport propose un nouveau lycĂ©e avec un objectif: mieux prĂ©parer les lycĂ©ens aux exigences du supĂ©rieur. Pierre Mathiot avait Ă©tĂ© chargĂ© par le ministre en novembre dernier de mener une mission de rĂ©flexion sur la rĂ©formede cet examen vieux de plus de deux cent ans. Jean-Michel Blanquer devrait quant Ă  lui proposer son projet de rĂ©forme d’ici une quinze jours. Cette dernière commencera par la classe de seconde en septembre 2018, celle de première en 2019, celle de terminale en 2020 et du bac en 2021.
Voici en avant première, les changements possibles.
■ Il faudra se spĂ©cialiser dès la seconde
Comme Ă  l’universitĂ©, les annĂ©es de seconde, de première et de terminale seront dĂ©coupĂ©es en semestre et non plus en trimestre. Ă€ la rentrĂ©e 2018, les Ă©lèves de seconde suivront une formation commune au premier semestre. Mais ils devront choisir un ou deux enseignements au choix pour le deuxième semestre, ce qui permettra de «colorer lĂ©gèrement» leur parcours, par exemple physique chimie, sciences de la vie et de la terre, Ă©conomie, etc. Cette coloration scientifique, Ă©conomique ou littĂ©raire serait cependant «rĂ©versible» par la suite.
■ La fin des filières L, ES et S
Fini, les filières L, ES, S instaurĂ©es dans les annĂ©es 1990. Ă€ la fin de la classe de seconde, les Ă©lèves devront choisir une «majeure» qui comprend deux disciplines. La commission Mathiot en a dĂ©terminĂ© neuf mĂŞme si elles n’excluent pas la possibilitĂ© pour les lycĂ©es, selon leur capacitĂ©, d’en crĂ©er d’autres: maths-physique-chimie, sciences-physiques-sciences de la vie et de la terre, sciences de l’ingĂ©nieur-physique-chimie, maths-informatique, maths-sciences Ă©conomiques et sociales (SES), SES-histoire-gĂ©ographie, lettres-langues, lettres-arts, lettres-philosophie. Autant de choix qui rappellent Ă  certains le dĂ©coupage des filières qui avait persistĂ© jusqu’en 1993: A1, A2, A3, C, D, E, etc.
L’Ă©lève devrait choisir, outre ces deux disciplines constituant les «majeures», deux Ă  trois disciplines «mineures». Il pourrait aussi suivre la mĂŞme discipline en majeure et en mineure, sous forme d’un enseignement renforcĂ©. Les matières «mineures» au nombre de deux correspondent Ă  un volume horaire hebdomadaire de quatre heures sur vingt-sept. Et tous les lycĂ©ens seraient par ailleurs amenĂ©s Ă  suivre un «tronc commun». En première, les mathĂ©matiques, les lettres, la langue vivante 1, la langue vivante 2, l’histoire-gĂ©ographie, l’Ă©ducation physique et sportive. En terminale, la philosophie, l’histoire-gĂ©ographie, la langue vivante 1, la langue vivante 2, et le sport.

Une usine Ă  gaz?

Pierre Mathiot devrait proposer la possibilitĂ© pour les Ă©lèves de changer de «mineure» Ă  la fin de chaque semestre de première et de terminale. L’idĂ©e Ă©tant d’introduire «un maximum de souplesse» pour l’Ă©lève. Il pourrait aussi changer une des deux disciplines de sa majeure. Avec une contrainte toutefois, l’obligation d’annoncer ce changement en fin de première pour que les Ă©tablissements puissent rĂ©organiser leurs enseignements. Pour les syndicats d’enseignants, dont certains crient dĂ©jĂ  Ă  «l’usine Ă  gaz», cela «risque d’ĂŞtre très difficile Ă  organiser. Les enseignants pourront se retrouver Ă  mettre en place un cours de sciences physique, par exemple, avec des Ă©lèves aux acquis très disparates. Comment va-t-on construire les programmes?
■ Deux Ă©crits et deux oraux au bac
En première, les Ă©preuves anticipĂ©es de français restent, a priori, identiques. Le principe de quatre Ă©preuves en terminale semble en revanche actĂ© (contre une dizaine actuellement), avec deux Ă©crits concernant les deux disciplines de la «majeure» choisie par l’Ă©lève qui se dĂ©rouleraient juste après les vacances de Pâques, ce qui permettrait d’intĂ©grer les rĂ©sultats Ă  Parcoursup, la plateforme d’admission postbac. Une Ă©preuve de philosophie et un grand oral inspirĂ© du colloquio italien se tiendraient en juin. Le grand oral devrait durer une demi-heure et compterait pour 15% de la note finale quand l’examen italien compte pour 30%. Il pourrait porter sur une discipline du tronc commun et une discipline de la majeure et serait prĂ©sentĂ© devant un jury de trois personnes, deux professeurs du lycĂ©e et une personne extĂ©rieure. En terminale, des heures hebdomadaires pourraient ĂŞtre consacrĂ©es Ă  des ateliers de prĂ©paration Ă  cet oral.
■ Un contrĂ´le continu renforcĂ©
Les autres Ă©preuves de terminale seront Ă©valuĂ©es pendant l’annĂ©e et compteront pour 40% du bac. Jean-Michel Blanquer se prononçait dans son livre sur l’Ă©ducation pour une Ă©valuation en contrĂ´le continu, rĂ©alisĂ© par les professeurs de l’Ă©lève. La dĂ©livrance du diplĂ´me se ferait donc sur la base des notes de première et terminale. Le risque politique est cependant important: en 2005, avec une proposition gouvernementale similaire, les lycĂ©ens avaient dĂ©filĂ© dans la rue, refusant d’obtenir un «bac Saint-Denis» ou un «bac Henri-IV». De fait, l’hypothèse d’un «contrĂ´le en cours de formation» serait sĂ©rieusement envisagĂ©e. Les sujets proviendraient alors d’une base nationale et des semaines «banalisĂ©es» seraient fixĂ©es pendant l’annĂ©e pendant lesquelles les lycĂ©ens n’auraient pas cours et seraient corrigĂ©s anonymement par les professeurs d’un autre lycĂ©e. Un casse-tĂŞte au niveau de l’organisation qui ne serait pas forcĂ©ment moins lourd que le bac actuel.
■ Les oraux de rattrapage passent Ă  la trappe
Fini le passage du bac au «rattrapage». Une notion familière Ă  tous les bacheliers qui ont prĂ©sentĂ© l’examen depuis 1960. C’est une hypothèse constante qui se dĂ©gage des consultations. Lourd Ă  organiser, le rattrapage perdrait par ailleurs de son sens avec la rĂ©forme Ă  venir en 2021, davantage axĂ©s autour du contrĂ´le continu. Aujourd’hui, l’Ă©lève de terminale prĂ©sente des Ă©preuves orales de rattrapage - le «second groupe d’Ă©preuves» dans le jargon officiel - si la moyenne de ses notes est comprise entre 8 et 10 sur 20.

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