Accéder au contenu principal

ET SI LE DRAPEAU FRANÇAIS AVAIT ÉTÉ VERT, BLANC, ROSE ?

Bleu blanc rouge, ok, ça tout le monde le sait. Et pourquoi ? Comment, on ne vous a donc rien appris à l'école ? On se rattrape avec une leçon d'histoire à la française, nom d'un drapeau. 

Bleu, blanc, rouge

Remontez aux origines de n’importe quoi et vous découvrirez toujours un sacré lot de légendes urbaines. Néanmoins, il est généralement admis que le choix des trois couleurs bleu, blanc et rouge remonterait à la Révolution Française.
Et plus exactement à la cocarde bleu et rouge qui fut adoptée par la Garde Nationale, milice populaire née lors des premiers soulèvements de 1789, le bleu et le rouge étant les couleurs de la ville de Paris.

Le blanc pour la monarchie

La Fayette raconte dans ses mémoires que quelques jours après la prise de la Bastille, il aurait conseillé à Louis XVI de porter cette cocarde et d’y ajouter au centre la couleur de la monarchie, le blanc, afin de marquer « l’alliance auguste et éternelle entre le monarque et le peuple ». Ok pour la version officielle, en vrai on se demande si La Fayette n’aurait pas chuchoté à l’oreille de son pote Louis XVI « C’est grave la te-hon si tu portes les couleurs de ces gueux de révolutionnaires, on va mettre un peu de blanc, ni vu ni connu j’t’embrouille ».
On sait comment ça a fini, cette embrouille. Sur l’échafaud. Mais ceci est une autre histoire.
En 1790, il fut décidé que les navires de commerce français porteraient un drapeau aux trois bandes verticales formé des trois bandes nationales, le blanc devant être un peu plus large que le bleu et le rouge.
Il faudra ensuite attendre 1794 pour que la Convention nationale décrète que le pavillon national soit désormais orné  «des trois couleurs nationales, disposées en bandes verticalement, de manière que le bleu soit attaché à la gaule du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant dans les airs». La version pour les nuls : Bleu – Blanc – Rouge, comme à l’école.

Le drapeau bleu blanc rouge sauvé par Lamartine

Le drapeau national fut ensuite plusieurs fois menacé notamment en 1848 : les insurgés parisiens souhaitent alors un drapeau totalement rouge, couleur révolution sanguinaire. C’était sans compter sur Lamartine qui, devant l’Hôtel de Ville de Paris, harangue la foule pour la supplier de ne pas renoncer aux trois couleurs. Le moment « poésie » du drapeau français :

"Si vous m’enlevez le drapeau tricolore, sachez-le bien, vous enlevez la moitié de la force extérieure de la France, car l’Europe ne connaît que le drapeau de ses défaites et de nos victoires dans le drapeau de la République et de l’Empire. (…) La France et le drapeau tricolore, c’est une même pensée, un même prestige, une même terreur au besoin pour nos ennemis."

Un drapeau moins blanc pour les discours officiels

Certains esprits malins ont remarqué pendant des réceptions officielles et télévisées que le président de la République arborait derrière lui un drapeau où la bande blanche est singulièrement rétrécie. Un choix pour réduire le peu de couleur monarchique qu’il reste au drapeau français ?
L’explication est bien plus prosaïque : c’est une astuce des services de communication. En cas de gros plan sur le Président et sur le drapeau derrière lui, la bande blanche n’occupe pas l’ensemble de l’image et ne semble pas disproportionnée par rapport aux autres couleurs. On peut aussi imaginer que le blanc n’est pas la couleur la plus flatteuse pour réveiller le teint de nos élus, et donne du fil à retordre aux maquilleuses élyséennes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

" C'est moi qui est ": ne faites plus la faute !

«C'est moi qui est» : ne faites plus la faute ! Par   Alice Develey     Publié  le 12/09/2017 à 06:00 18  commentaires  Partager sur Facebook (nouvelle fenêtre) Partager sur Twitter (nouvelle fenêtre) Partager sur Google + (nouvelle fenêtre) Partager sur Linkedin (nouvelle fenêtre) Partager sur Viadeo (nouvelle fenêtre) Envoyer par mail Imprimer cet article (ouvre la fenêtre d'impression) ORTHOGRAPHE - « C'est moi qui est » ou « c'est moi qui suis » ? Les locutions font florès dans nos phrases au quotidien. L'une des deux est pourtant incorrecte. Laquelle ?  Le Figaro  revient sur leur bon usage. «C'est moi qui fait la vaisselle aujourd'hui» ou «c'est moi qui fais la vaisselle aujourd'hui»? L'erreur est subtile à l'écrit et bien fâcheuse à l'oral. Écoutez plutôt: «c'est moi qui a raison», «c'est moi qui ai raison». Si les deux phrases s'emploient couramment, l'une des deux demeure pourtant fauss...

LA CONSTITUTION FRANCAISE DU 4 OCTOBRE 1958

La Constitution française du 4 octobre 1958 est l'actuelle  constitution  de la  France  et régit ainsi la  V e République française . Norme juridique suprême du pays, c'est l'une des plus stables qu'il ait connue. En pleine  guerre d'Algérie , elle a été rédigée dans l'objectif affiché de mettre un terme à l'instabilité gouvernementale et au risque de coup d'État militaire ; elle est marquée par le retour d'un  exécutif  fort. Deux hommes y ont notamment imprimé leurs idées :  Michel Debré , inspiré du  modèle britannique  et de son  Premier ministre  fort, et le  Général de Gaulle , entendant ériger le  président de la République  en garant des institutions conformément aux principes énoncés dans ses  discours de Bayeux , le 16 juin 1946, et  d'Épinal , le 29 septembre 1946. Elle instaure un système politique à géométrie variable selon que l'on soit en période de concorda...

«C'est de cela dont il s'agit» : ne faites plus la faute !

ORTHOGRAPHE  - « C'est de cela dont il s'agit » ou « C'est de cela qu'il s'agit » ? Le pronom relatif fait florès au quotidien. Mais est-il vraiment toujours correct de l'employer ?  Le Figaro  revient sur son bon usage. Voilà un «don» dont on pourrait bien se passer. «C'est de ça dont il est question», «C'est une problématique dont il ne faut sous-estimer son importance», «Car c'est bien de cela dont parle» écrivait encore le 29 mars dernier  Mediapart . Le pronom relatif est partout. À l'oral comme à l'écrit, ce dont provoque pourtant nombre d'erreurs. Que faire pour les éviter? Souvenons-nous tout d'abord de son étymologie. Du latin populaire  unde  «d'où», le terme «dont» est né à la fin du IXe siècle et sous-entendait dès sa création l'existence de la préposition «de». En réalité nous précisent le Petit Robert et le  CNRTL , «dont» est l'équivalent de «de qui, duquel, de laquelle, desquels, desquelles». T...