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En cette journée mondiale des droits des femmes 2017, le Parlement européen s'engage pour le rôle des femmes dans l'économie

Les femmes sont 655 millions de moins que les hommes à être engagées dans le monde du travail. Seulement 24% des managers au niveau mondial sont des femmes.


La Journée internationale de la Femme ne doit pas être un simple moment de célébration. Cela doit être le moment de relancer avec force des actions concrètes à porter 365 jours par an.
Trop de femmes dans le monde sont victimes de violences, de discriminations, de mutilations, sont exclues de l'éducation, de l'économie ou des postes à responsabilité.
Il n'est pas possible de répondre aux défis du terrorisme, de la radicalisation, des guerres ou de la pauvreté, sans une véritable égalité entre les femmes et les hommes. Ce n'est qu'en donnant véritablement aux femmes la possibilité de s'exprimer pleinement dans tous les domaines que le monde sera plus sûr, plus juste et plus prospère.
C'est aussi pour cela qu'à plusieurs reprises le Parlement européen a décerné son prix le plus prestigieux -le prix Sakharov-, aux femmes courageuses qui incarnent les batailles pour la défense de leurs droits. Je pense, par exemple, à Malala Yousafzai, pakistanaise de 16 ans devenue symbole de la lutte contre l'extrémisme religieux après avoir été attaquée par un groupe de talibans en sortant de l'école. Nadia Murad et Laima Haji Bachar, appartenant à la minorité Yézidie de langue kurde, persécutées par l'ISIS, enlevées et contraintes à l'esclavage sexuel par des milices. Enfin, aujourd'hui, je vais rencontrer Bachar Laima ainsi que l'avocate Nigériane -aussi prix Sakharov-, Hauwa Ibrahim, toutes deux invitées par le Parlement à l'occasion de la Journée internationale de la Femme.
Comment une femme peut-elle être un modèle, éduquer ses propres enfants à l'ouverture et à la tolérance, si elle est elle-même marginalisée, exclue de l'éducation et privée d'un rôle actif dans la société? La plupart des conflits, des abus, des extrémismes naissent de la peur viscérale des mâles face au potentiel des femmes. Malheureusement, souvent cette peur se transforme en violence et déni des droits fondamentaux.
Je suis fier d'être le Président d'une institution qui, chaque jour, fait entendre sa voix, forte et claire, sur les droits des femmes. Non seulement le Parlement encourage le respect de ces droits dans chaque décision importante mais il a également créé une commission parlementaire qui travaille à plein temps en faveur de l'égalité des genres et des droits de la femme.
Le Parlement a décidé de se concentrer, cette année, sur le rôle des femmes dans l'économie. Tous les indicateurs nous disent que plus le rôle des femmes est important, plus l'emploi et le bien-être économique se développent. Par exemple, les entreprises qui comptent plus de femmes managers sont plus efficaces et plus rentables.
La mise à l'écart des femmes des rôles économiques coûtera, dans les dix prochaines années, 11.500 milliards d'euros au niveau mondial, soit autant que le PIB combiné du Japon, de l'Allemagne et du Royaume-Uni.
Il reste beaucoup à faire. Seulement 24% des managers au niveau mondial sont des femmes, et parmi elles, à peine 4,6% sont directrices générales. Les femmes sont 655 millions de moins que les hommes à être engagées dans le monde du travail. Pour 88% des femmes dont l'âge est compris entre 30 et 39 ans, la naissance des enfants représente une baisse de revenus.
L'Union européenne est en première ligne dans ce domaine. La présence des femmes dans les conseils d'administration des grandes sociétés cotées en bourse a quasiment doublé, passant de 11,9% en 2010 à 22,7% en 2015. Ce n'est pas encore suffisant mais nous sommes sur la bonne voie. Même la disparité salariale diminue tout en restant considérable, à 16%.
Le Parlement apporte son soutien à la proposition de directive de la Commission sur une plus grande présence des femmes dans les conseils d'administration. En ce qui concerne le congé maternité, le Parlement veut aussi une législation européenne qui dépasse les rôles traditionnels et la répartition injuste des tâches.
Nous sommes en train de travailler pour promouvoir l'émancipation économique des femmes et lutter contre l'écart de retraite entre les hommes et les femmes.
Cette institution doit donner l'exemple. Ainsi, nous sommes parvenus à un équilibre parfait parmi les présidents des commissions parlementaires: 12 hommes et 12 femmes. J'ai souhaité également garantir cet équilibre dans mon cabinet.
Pourtant, c'est au Parlement européen même qu'il y a quelques jours, un épisode extrêmement grave s'est passé. Un parlementaire s'en est pris de façon inacceptable à la parité entre les femmes et les hommes. Il a offensé toutes les femmes en violant nos valeurs fondamentales. Je ne saurais tolérer un tel comportement, d'autant plus grave qu'il est le fait d'une personne qui devrait être le digne représentant des peuples européens. J'ai immédiatement ouvert une enquête que je compte conclure dans les meilleurs délais par une sanction appropriée à la gravité des propos qui ont été proférés.
La bataille engagée par tant de générations de femmes courageuses est loin d'être gagnée. Mais il ne s'agit pas uniquement d'une bataille des femmes pour les femmes. Elle doit être menée par tous, en faisant front chaque jour, pour l'humanité toute entière.
 08/03/2017 07:00 CET | Actualisé 08/03/2017 09:18 CET
http://www.huffingtonpost.fr/antonio-tajani/en-cette-journee-de-la-femme-2017-le-parlement-europeen-femmes-economie/

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